Catastrophe mondiale

Ce soir là, tous les programmes s'arrêtent en même temps, émissions, jeux ou téléfilms sont interrompus pour un flash spécial, repris ensuite dans les journaux télévisés ou papiers.
A l'antenne, les présentateurs vedettes des différents JT et une seule info : La survenue brutale d'un cataclysme en Inde. D'après les journalistes, un typhon se serait levé sur le pays en l'espace d'une nuit, sans préavis ni élément précurseur. Le cataclysme, d'une intensité extrême serait survenue dans une région assez limitée du pays, sur quelques kilomètres carrés dans le Maharashtra, plus précisément dans la ville de Thane.
Avec gravité, les différents présentateurs préviennent leurs téléspectateurs, la vue pourrait effrayer les plus jeunes. Les équipes correspondantes sur place révèlent en effet des images ahurissantes d'un paysage urbain désolé. A perte de vue, des ruines et des décombres, des immeubles effondrés ou éventrés, des véhicules encastrés dans des façades à plusieurs étages de hauteur et d'innombrables cadavres abandonnés ça et là par les éléments en furie.

Quelques militaires indiens parcourent les ruines en compagnie de chiens tandis que des hôpitaux de fortune sont installés en bordure de la ville. Les journalistes sur place insistent tous sur l'énormité des dégâts, la ville ayant été quasiment rasée. L'une des équipes s'approche d'un cratère large de plusieurs mètres de diamètre et le journaliste explique que des travaux d'archéologie avaient lieux à cet endroit mais que la catastrophe a du toucher une canalisation de gaz voisine, anéantissant quasiment tout le chantier. Sur les alentours, des cendres éparpillées et quelques bouts d'os et de tissus. Une autre équipe présente une tranchée de plusieurs centimètres de profondeur sur dix mètres de long et, au bout, un véhicule encastré dans le fond d'un immeuble, la façade transpercée par le véhicule. Entre ce qui reste du véhicule et le mur, de nombreuses traînées de sang, un massacre.

Le sujet fait la une des médias pendant plusieurs semaines et un décompte des victimes est tenu. Les présentateurs parlent de l'ancienne Thane, ville aujourd'hui détruite, qui comptait 1 800 000 habitants. Au rythme de plusieurs dizaines de milliers de corps dégagés des ruines par jour, les chiffres montent très rapidement jusqu'à dépasser les centaines de milliers de morts puis le million.
Après une semaine de fouilles intenses, les autorités ne parviennent à retrouver qu'une dizaine de survivants coincés dans les infrastructures. Les victimes, choquées, hagardes, parlent d'une immense explosion, de hurlements et d'un vacarme assourdissant tandis que le monde semblait s'écrouler.
1 800 000 morts en une nuit. Le monde se met à pleurer les victimes et de nombreux chefs d'état se pressent sur les décombres pour afficher leur soutien au peuple indien et annoncer l'envoi d'aide humanitaire au pays. Et c'est jusqu'aux malheureux pays d'Afrique qui affichent leur solidarité avec l'Inde tandis que les experts ne parviennent pas à expliquer le phénomène autrement que par le réchauffement climatique.

Quand une vieille femme, survivante, prétend avoir vu un démon se battre avec de nombreux guerriers qu'il terrassait les uns après les autres au rythme de ses destructions sur la ville puis sa soudaine inflammation, aux premiers rayons du soleil, elle est vite suivie de l'éclosion de plusieurs illuminés clamant, un peu partout dans le monde, que les temps de l'Apocalypse sont proches ...