Par le Christ, jamais je n’aurais pu penser à un réveil aussi brutal !
Dormir un siècle est déjà en soit atypique, il fallait s"attendre à bien des changements. Mais celui-ci fut des plus déconcertants…
Mon long sommeil – ainsi que celui de mes compagnons – se termina par notre réveil dans ce qui fut une cellule propre il y a un siècle, et un véritable dépotoir de nos jours. Encore heureux que je ne me réveillai pas dans les latrines, comme les infortunés Mandred et Lars…
Fort surpris par ce changement, nous investiguâmes les lieux et trouvâmes de nombreux objets des plus intriguant, qui ne semblaient pas venir d’Europe. Ces derniers appartenaient aux occupants des lieux, une troupe de guerrier dont le nom, Mongol, me fut dévoilé plus tard dans la soirée.
Acelin n’était pas très heureux d’apprendre que sa forteresse était tombée dans les mains d’un autre que lui, et décida donc de la reconquérir. Je pense que son réveil cavalier n’a pas arrangé son humeur massacrante, au sens propre. Bien que peu enchanté par la perspective de prendre autant de vies, je ne pouvais laisser mes compagnons filer seuls dans la tourmente, sans le soutien moral qu’apporte la foi.
Je passerais ici les pérégrinations qui nous menèrent à la bataille finale contre les occupants des lieux, auxquels se joignirent Clotilde, Vlad et Jacob, venu tout naturellement nous rejoindre. Je pus goûter pour la première fois à la sinistre sensation d’une lance dans le thorax, et à l’aide généreuse de Lars pour me rétablir. Ce garçons possède de belles qualités, à n’en point douter.
Une fois l’envahisseur défait, l’euphorie de la victoire retomba vite quand nous découvrîmes ce qui semblait être les cendres d’une Schérazina qui partagea un temps notre état vampirique. Acelin, plein d’une froide fureur, attacha l’un des mongols et se mit à commettre les actes les plus barbares pour en apprendre plus. Je crains que la douleur de la perte rapproche Acelin de son démon intérieur plus que de raison…
La bataille terminée, nous reçûmes une visite pour le moins inattendue. Un de nos semblables, un certain Arnulf, arriva sous bonne garde dans la forteresse. J’appris qu’il était le dirigeant du continent Russe, dépositaire de la volontée d’Ain Erjar, et qu’il était fils de l’Ours et tout un tas de titre qui sonnaient comme autant d’avertissements sur la dangerosité du personnage si nous avions le malheur de le contrarier.
Il avait appris les démêlés que nous eûmes avec Mitru, qui se révéla être son infant. Et il était venu nous donner une quête : enquêter sur les activités de Mitru. Arnulf constatait que les Usurpateurs étaient trop actifs dans le domaine de ce dernier, Klausenbourg, et suspectait que Mitru n’y soit pas étranger.
C’est alors que Jacob fit rapidement part d’une mésaventure qu’il eut avec Mitru avant son sommeil : celui-ci l’avait capturé et retenu plusieurs années avant qu’il ne parvienne à s’échapper. Le fait révélé, Arnulf s’enragea et changea la mission : lui ramener Mitru, tout de suite. Et vivant. Il nous fit accompagné de Marelle, l’une des personnes l’accompagnant, je crois autant pour nous surveiller que nous aider.
Désormais au calme, nous pûmes discuter des nouvelles du monde. Nous apprîmes l’existence des croisades, de l’inquisition, de la fin des Templiers, que Constantinople était désormais Maure,… Mais, fait plus surprenant, je reçus, ainsi que Clotilde et Mandred, la direction de villes sur décision du Conseil des Cendres.
En discutant de la suite de nos actions, nous nous sommes mis d’accord sur le fait qu’aller rencontrer le prince Radhu, si il était toujours là après un siècle, serait un premier pas intéressant dans ce monde différent.
Ce fut un vrai soulagement de retrouver le Prince Radhu, toujours en poste, qui nous accueillit chaleureusement dans sa demeure pour s’entretenir avec nous. Nous discutâmes du nouveau monde, de la décision du conseil des cendres de nous confier la direction de cités.
La visite d’un messager interrompu notre entretien. Celui-ci confia sa missive à Lars, avant de partir. Et Lars, dans un grand élan de … d’originalité, lit la lettre de manière quelque peu confuse avant de la déchirer…
C’était une lettre de Mikavikos, nous demandant de lui prêter assistance pour le cas d’un de ses « amis ». Goratrix, le nom de cet ami – personne n’étant dupe sur l’ironie de la formulation - , est un Tremere qui a apparemment fauté gravement, et qui doit se rendre à la fondation tremere de léonis, dans les Alpes de Transylvanie, pour être jugé par ses pairs. Il nous a demandé de l’escorter jusqu’au lieu de son jugement, et que celui-ci nous attendrait dans la crypte de l’église du Saint-Sépulcre de la ville de Tsimisoora, retenu par des agents de Mikavikos.
La demande nous laissa perplexe, surtout qu’elle retardait de fait celle formulé par Arnulf, et qu’elle impliquait les Tremeres. Mes compagnons semblent exprimer une certaine méfiance vis-à-vis de ce clan, et je ne peux que les rejoindre : des sorciers ne peuvent être que des agents du Malin !
Nous prîmes la décision de rejoindre Balgrad, la cité dont je disposais à présent, qui se situait non loin de Klausenbourg, la ville de Mitru. Il s’agissait de nous en servir comme d’un avant-poste pour étudier la situation à Klausenbourg et décider, de là, de notre stratégie.
Sur le chemin, nous nous arrêtâmes dans la cité de Nova Arpad, dont le nom m’échappe encore… Nous invitant en sa cours, nous pûmes discuter avec elle en privée, et nous lui fîmes part de la demande qu’Arnulf nous confia. Elle nous soumis à son tour une proposition assez intriguant : elle proclamerait un édit contre Mitru, ce qui nous assureraient le soutien de tous les vampires de bonnes volonté pour le capturer, en échange que nous lui donnions nos voix pour choisir son remplaçant au conseil des cendres… Nous acquîmes un délai pour nous décider, et Mandred, apparemment habitué au jeu de la politique, nous fît remarquer que cela nous donnait une position politique supérieure sur elle, et qu’il valait mieux éviter de laisser une femme nous détestant choisir le successeur de Mitru : car alors, elle aurait , avec son camp, la supériorité numérique aux décisions du Conseil des Cendres…