Discutions à Fontaine

Dans l'intimité du logis qu'ils choisirent à Fontaine, nos héros sont rassemblés dans tout le confort qui sied à la ville des arts.

Remettant distraitement en place ses manchettes, Sejer est le premier à parler:


Eh bien, mes estimés amis, le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes dans de beaux draps.

Il n'y a pas encore si longtemps, moi-même ainsi que le chevalier Alexandre, le Capitaine Dell'Anna et Floki, nous faisions une joie de revenir en Montaigne auprès du Duc. Et nous revoici en Vodacce, un endroit plutôt hostile en ce moment.

Pour ceux qui n'étaient pas présent parmi nous, je vais résumer ce qui s'est passé à Charousse.

Sejer ayant terminé avec ses manchettes, il croise les mains devant lui en continuant à parler.

Nous sommes arrivés à Charousse le ... voyons... le 6 sextus. Nous retrouvâmes le Duc chez lui pour discuter de notre phase d'approche, n'ayant pas réussi à trouver consensus lors de nos précédentes discussions. Le Duc en profita pour nous introduire auprès d'une .... (en vendelar) charmante ... (en théan) femme (NDMJ : Youri est un homme) venue tout droit d'Ussuran pour nous prêter main forte: le lieutenant Youri Tchyaïkov.

La discussion sur notre plan d'action tourna vite court: il s'avéra qu'il n'y en avait pas, et qu'aucune idée salvatrice ne vint alors. Le duc nous fit cependant entendre que le Cardinal Bernouilli était un homme ouvert d'esprit et de confiance, si bien que si nous lui apportions des preuves du complot, il agirait sûrement.
Le plan fut alors de retourner en Vodacce pour rencontrer le Cardinal. Et c'est pourquoi nous sommes ici.

Cependant, nous ne sommes pas revenus les mains vides.

Marquant une pause, Sejer se sert un verre de la carafe de vin disposée sur une table devant lui.

Pendant que le Capitaine Dell'Anna affrétait son bateau, le chevalier Alexandre et moi firent plusieurs actions.

Tout d'abord, je m’acquittai de la volumineuse paperasserie de la Ligue de Vendel pour rencontrer une autorité de la Succursale de Charousse. Mon idée étant que je pourrais lui demander la liste des familles nobles traitant avec l'Eglise Vaticine et marchandant avec la Ligue, afin de me donner une légitimité pour me rapprocher d'eux. Alexandre m'accompagna dans mon entreprise, et nous acquîmes une liste qui est gardé en lieu sûr par le Duc. Etant de fait public que le Duc aime les artefacts Syrneths, Alexandre posa quelques habiles questions, et montra un dessin d'une des statuettes que nous avons trouvé, qui nous permîmes d'une part, d'apprendre que le Prince Caligari, ici en Vodacce, était un grand collectionneur d'objets Syrneths et qu'il pourrait être très intéressé par l'acquisition d'une telle pièce, et qu'il nous tiendrait aux courants de toutes demandes d'achats de pièces syrneths similaire à cette statue dans les mois à venir. Alexandre tenta de faire croire que le Duc vendait l'artefact, mais mon collègue de la Ligue resta fort sceptique.

Le plus intéressant dans notre périple jusqu'à la Ligue, c'est que nous fûmes suivis. Sur tout le trajet de l'allée, un petit groupe de personnes nous suivait à distance. Parmi eux, une personne me sembla dégager un sentiment des plus étranges, comme de l'importance. Alexandre a partagé cette impression avec moi.
Au retour, nous nous fîmes escortés par des spadassins de la Ligue, mais aucunes traces de ce groupe.

Encore avant cela, Alexandre et moi engageâmes des enquêteurs pour se renseigner dans Charousse d'éventuelles disparitions dans les petites gens, qui pourraient résulter du recrutement de la Dague Ecarlate.

Sejer prend quelques gorgées avant de continuer.

L'idée fut fructueuse, et nous permit d'apprendre que dans les 6 mois - 1 an avant notre arrivée, des prêtres accompagnés d'hommes qui faisaient manifestement partis de la Dague Ecarlate d'après leur signalement, ont aidé le peuple en lui offrant de la nourriture... et ont recrutés un grand nombre de "volontaires" par la force pour "leur armée". Apparemment, certaines personnes auraient refusé le recrutement et seraient encore là pour en parler, mais nous ne parvînmes pas à mettre la main sur eux.

Le navire du Capitaine étant déjà parti en mer avec nos compagnons, Alexandre et moi usèrent des talents d'une sorcière du Duc pour nous rendre par magie sur le pont du navire. De là, nous apprîmes que sur la route du départ, le navire fut attaqué par un autre navire, aux couleurs de l'Eglise, qui se réclama haut et fort d'être envoyé par le Cardinal Bernouilli avant de tirer une canonnade!

Et aujourd'hui, au 19 sextus, nous en sommes là.

Sejer repose son verre désormais vide.

Il va maintenant falloir faire des choix.

Visiblement, l'ennemi nous connait: le groupe qui nous suivait dans Charousse, l'attaque du navire, indiquent que notre adversaire connait nos couleurs et nos visages.

Le fait que le navire nous ayant attaqué se soit réclamé du Cardinal implique deux choses: soit que le Cardinal nous attaque ouvertement, soit que nos ennemis tentent de lui faire porter le chapeau pour que nous renoncions à aller le voir. Comme nous avons décidé de cela dans l'intimité de la demeure du Duc, la deuxième option me semble au mieux tirée par les cheveux. La première remet en cause la raison même de notre départ pour la Vodacce. Faut-il persévérer à essayer de le rencontrer dans ces conditions? Si c'est le cas, peut-être que le Cardinal participe à des événements officiels, comme des messes, où il serait possible de l'approcher...

Nous pouvons aussi retourner en Montaigne pour essayer de retrouver les gens qui nous ont suivis. Ils ont eu l'air de réagir à nos recherches concernant "l'armée" de la Dague Écarlate et au recrutement.

Les deux idées sont dangereuses, mais vu toutes les inconnues qui nous entourent, une prise de risques me semblent nécessaires.

Qu'en pensez-vous?

John se lève, va a son tour se servir un verre.

Mes amis, je suis très heureux de vous revoir en vie.

Il se tourne vers Sejer et lève son verre dans sa direction comme pour trinquer a distance :

Comme vous le dite mon cher Sejer nous sommes effectivement dans de beau draps.
Pendant que vous enquêtiez en Montaigne nous avons continués nos investigation ici même en Vodacce.

Tous d'abord, peut être vous souvenez vous que nous avions découvert un ancien symbole a l'entrée de la grotte au lieu dit des "gorges du loup"... Après enquête il s’avère qu'il s'agit de celui d'une très ancienne organisation religieuse : l'Opus Theus.

Cette organisation aurait été créée par la famille Delaga, des ancêtres des Vilanova si nos infos sont bonnes; ils utilisaient la religion comme un outils de contrôle des masses et étaient régis par un "conseil des 13" et auraient disparue avec énormément d'argent après le concile Corantien...

John se tourne vers le signor Di Vestini :

... et si je ne me trompe vous avez dit que cette organisation été également lié a la famille Bernouilli...

Toujours est-il qu’après ces recherches nous avons décidés de trouver le prochain site : "a 300 mètres de la croix de Bianca" et nos investigations nous on rapidement mené vers une ancienne Chapelle a l'ouest d'ici près des montagnes.
Pour info cette croix de Bianca fait référence a l'une des suivantes du 1er prophète.

Alors qu'il continue son récit John va chercher un parchemin et se met a dessiné:

Sur place nous avons donc découvert une ancienne chapelle en relativement bonne état, avec derrière ce qu'il semblait être les ruines d'un vieux monastère.

En fouillant cette chapelle nous avons découvert deux choses:

La première, c'est le symbole de l'Opus Theus gravé sur la croix au sommet du pignon; cependant contrairement a celui de la grotte celui-ci était récent, tout au plus un an. De plus ce symbole pouvait bouger et en l'actionnant Dame Zelinda ouvrit une trappe situé dans la chapelle.

La second chose, c'est donc ce sous-sol

John montre alors son dessin aux autres...



Tous d'abord comme vous pouvez le remarquer le complexe prend une forme bien connu, de plus celui ci a été entièrement rénover il y peu.

... puis s'en sert pour appuyer ses  propos

En descendant dans le complexe on traverse donc d'abord un long couloir de 300 mètres, si je précise c'est que cela a son importance.
En effet le site concerné par l'acte de propriété stipule a 300 mètre de la croix de Bianca.
Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte mais cela signifie que l'acte concerne en réalité ce complexe sous-terrain et secret.

Mais continuons, au bout de ce couloir nous arrivons a une intersection; au sol on trouve une grande mosaïque représentant Bianca priant devant le 1er prophète.

A droite une simple réserve de nourriture.
A gauche par contre, après avoir passer une fosse remplie de pointe acérées et visiblement empoisonnée, nous avons découvert une réserve d'armes; toutes de très très bonne qualité.

John sort alors une superbe rapière

Voici l'une de ces armes, mais outre les rapières il y avait également des mousquets, des dagues, des hallebardes et de la poudre.
Comme vous pouvez le voir sur celle ci toutes les rapières mais aussi les hallebardes porte le symbole de l’Église Vaticine et si je ne me trompe pas les seuls a avoir ce genre d'arme sont les Gardiens de Numa.

Sont-ils impliqués? A moins que nos adversaires n'aient l'intention de les infiltrer... Cela peu être une piste a mon avis.

Comme vous pouvez le voir ces deux premières salles étaient relié via des passages secrets a une sorties de secours. Celle-ci permet de sortir discrètement dans les ruines de l'ancien monastère.

Viens ensuite l'allée centrale, et après avoir déjouer un nouveau piège qui consiste en deux lames circulaires qui sortent du mur en marchant sur une dalle, nous arrivons dans une petite chapelle très richement décorée. Au sol et sur les murs il y avait de nouveau de magnifiques mosaïques. Il y avait également tous le nécessaire pour célébrer des messes: bibles, tenu d'enfants de cœur, de prêtres et même une tenue d’évêque.


Puis après avoir fini nos investigations nous avons décidés de rentrer; mais en arrivant au village où nous avions laisser notre carrosse, nous nous sommes fait attaqué par la dague écarlate. Il est a noté que pendant notre absence ils avaient non seulement éliminer notre cocher mais également tous le village... Cela montre non seulement leur détermination mais également leur cruauté.

Grâce a dieux nous avons quand même réussi a récupérer notre carrosse et a nous enfuir avant d’être submergé par le nombre.

Nous sommes donc revenu faire notre rapport au marchiésé qui nous a conseillé de mettre de coté l'exploration des sites et de nous lancé, selon ses dires dans le "grand jeu" et d’approcher les "grands de ce monde".

La rapiere que j'ai ramené pourrais peut etre servir de preuve, que ce soit aupres des Gardiens de Numa ou alors aupres du Cardinal, car je pense que nous devrions quand même aller le voir.

Concernant l'attaque en pleine mer je pense qu'il s'agit d'une diversion, d'ailleurs j'aimerais beaucoup avoir plus infos la dessus; et notamment comment vous en etes vous sortis; car si je ne me trompe le navire du Capitaine Dell'Anna n'est pas un navire de guerre et s'ils avaient vraiment voulu vous arrêter ils auraient pu le faire sans problèmes je pense

Sejer se saisit de la rapière tendue par John et l’examine tandis qu’il termine son récit.

Hum… Votre découverte complique encore l’équation. Ou la simplifie, si ma nouvelle théorie s’avère exacte.

Nous savons que le Cardinal a racheté à son nom, avec néanmoins son titre modifié de Cardinal à Comte si je me souviens bien, au moins l’un des terrains présents en Vodacce via ces contrats fallacieux. S’il a racheté celui-ci aussi – en supposant que ce soit en connaissance de cause -, il se pourrait qu’il organise une forme de « résistance », aidé en cela par les gardes de Numa.

Pourquoi penser à une résistance, et non à un énième bastion secret de nos ennemis ? Car je suis étonné que, si la Dague Ecarlate a accès à des armes d’une telle qualité, elle ne s’en serve pas. Jusqu’à présent, les assassins qui nous ont été envoyés ont, arrêter-moi si je me trompe, toujours eut des armes d’une qualité fort moyenne.

Je pense que la rapière pourrait nous servir de passe-droit pour attirer l’attention du Cardinal et avoir une entrevue avec lui. Et le conseil du Marchiésé va dans ce sens aussi.

Ceci dit, si on observe l’autre côté du guilder,  le symbole qui vous a guidé jusqu’ici est liée à une organisation aux intentions apparemment égoïste… Soit elle a changé depuis, soit nous avons toujours affaire à de vilains petits religieux qui complotent dans un but encore inconnu.

Sejer repose la rapière et tapote son front du doigt comme pour s’aider à réfléchir.

Dans tous les cas, je pense comme toi : nous devrions aller à la rencontre du Cardinal. Précautionneusement, mais il le faut. Au mieux, nous trouverons un allié. Au pire, cela donnera un tel coup dans la fourmilière que nos ennemis seront forcés de réagir, et vite. Ce qui nous donnera une chance d’en apprendre plus, malgré les risques.

Quant à ta question sur le bateau… Je n’ai moi-même eut que des échos confus sur cette sortie miraculeusement indemne de la canonnade. Tout ce que j’ai compris, c’est que c’était « incroyable » et que cela semblait avoir retourné nos camarades. Mais ils seront sûrement l’expliquer avec des mots, maintenant que l’émotion s’est tassée.

Sejer se tourne alors vers les autres membres de la compagnie.

Vous êtes bien silencieux mes amis. Il n'y a pourtant pas de quoi avoir peur: une nuée d'assassins, une organisation au but inavouable, peut-être centenaire, l'incertitude sur nos alliés et nos ennemis, ...
Je suis personnellement très intéressé d'avoir votre avis sur le sujet.